Crestian Dorques
Elector a Vilamagna, canton de Mesa
Senher deputat Joan Francés Eliaou
Assemblada nationala
126 Carrièra de l’Universitat
75355 Paris 07 SP
Objet : Votre recours au conseil constitutionnel contre la proposition de loi "Protection patrimoniale des langues de France "
Le 1er mai 2021
Monsieur le député.
Je viens d’apprendre votre prise de position en faveur du recours auprès du conseil constitutionnel au sujet de la Loi Molac et je voulais vous faire part de mon incompréhension et de ma colère devant votre acharnement contre ce texte de loi adopté par vos collègues.
Électeur dans le canton de Mèze qui, faut-il vous le rappeler, appartient à votre circonscription, vous êtes Monsieur le député mandaté pour me représenter ainsi qu’un certain nombre de vos électeurs, citoyens attachés comme moi, et ne vous en déplaise, à leur culture leur langue occitane Beaucoup d’ailleurs d’entre eux doivent bien aujourd’hui comme moi s’interroger sur l’homme que vous êtes, sa fonction élective et le sens de son acte.
Est-ce un sursaut démesuré du défenseur de la
république, que certainement vous êtes, contre une fragmentation de la société
Française certainement bien réelle mais qu’hélas vos amis politiques n’ont de
cesse d’aggraver ou contre l’illusoire et vieille idée d’un séparatisme nourrit
par un redoutable terrorisme linguistique intérieur ?
Outre ce possible manque de discernement politique qui ne vous est pas propre,
et pour s’en tenir aux vertus, sachez qu’entre le Caylar, Aniane ou Mèze, elles
sont nombreuses les familles qui n’ont aucune leçon à recevoir quant à la
fidélité et à la loyauté républicaine et qu’ils sont nombreux ceux d’ici, à
Verdun dans le maquis Bir Hakeim, les ont défendus et sont morts en parlant
occitan.
Alors, merci Monsieur le député pour leur mémoire et pour notre fierté.
Ou est-ce,
peut être, le vieux fond centraliste, académique, et parisianiste, de mépris
pour le reste de la nation, incontournable en France et dont se dotent depuis
des siècles, les gens en quête de notoriété hautement distinctive ou ceux qui
se voient attribuer d’un peu du pouvoir national ? Feriez-vous donc partie
de ce monde-là, poussiéreux et aux relents d’ancien régime, à qui il ne reste
que le décret, l’ordonnance ou le conseil constitutionnel pour faire valoir ses
privilèges et bafouer une démocratie parlementaire déjà bien
malmenée ?
Si j’osais la facilité, j’écrirais pour ce coup, que vous marchez sur la tête.
Monsieur le député je me permets d’insister, quand même, sur le fait que vous
êtes vous-même député et le mien de surcroît
Enfin cet
acte de bravoure parlementaire, ne dévoilerait-il pas finalement, une ignorance
sur la place et le poids de cette langue et de cette culture dans les usages,
le patrimoine ou l’histoire du pays que vous représentez ?
La chose serait grave, quelque peu honteuse, mais elle se soigne et nous ne saurions trop vous conseiller
d’aller, au plus vite, labourer votre circonscription, en écoutant ses gens,
leur langage et leur accent, en regardant les paysages et en lisant leurs
toponymes et, si toutefois vous savez de quoi il s’agit, de vous en enquérir de
nos traditions auprès du bœuf de Mèze, ou à l’âne de Gignac votre voisin
de permanence, qui seront ravis de
combler vos lacunes peut être d’un amical coup de corne ou de sabot.
Le cas
échéant, si tout cela n’interpellerait toujours pas votre discernement, vous
pourriez peut-être avoir recours, comme il est d’usage dans l’entreprise
concurrentielle chère aux soins de notre président, dont j’ai enfin compris
qu’il était votre patron, de solliciter auprès de lui, un emploi plus proche de
vos compétences ou l’application, à votre encontre, de la fameuse rupture
conventionnelle, dont lui et vos amis ont gratifié le monde du travail fêté
aujourd’hui.
A moins qu’à l’occasion vos électeurs
reconnaissants ne s’en chargent eux -même.
Je vous souhaite bien du courage, Monsieur le député, et une bonne chance pour l’avenir.
C. Dorques
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