12-13-14-15 novembre
Médiathèque F.Mitterrand, Sète
La Setmana s'articule autour du thème ÊTRE OCCITAN, QU'ES AQUÒ ?
Réflexion sur « l'identité », l'appartenance, les représentations, l'ethnotype, l'histoire.
Intervenants :
mardi 12, Philippe Martel, historien
mercredi 13, Daniel Villanova, créateur-comédien
jeudi 14, Guy Chapouillié, cinéaste
vendredi 15, Rose Blin-Mioch, chercheuse
Philippe Martel essaiera de proposer quelques réponses étayées sur l'histoire et le présent du pays d'oc aux questions : suffit-il d'habiter en « Occitanie » pour être occitan, mais cette Occitanie-là n'est que la récente région administrative française qui ne recouvre qu'une petite partie de l'espace linguistique à l'origine du nom ? Faut-il réserver l'étiquette aux seuls natifs sachant parler la langue d'oc ? Comment diffuser dans la société concernée le minimum de connaissance de la réalité culturelle de l'Occitanie ? Comment amener le plus grand nombre à se reconnaître dans ce que cette culture a à offrir ? Comment éviter la tentation du repli sur le bunker de "l'identité" fermée et excluante ?
Daniel Villanova s'interrogera sur le rapport entre les personnages qu'il a créés et leur auteur. S'appuyant sur une formule du penseur chinois Maître Tchouang (IVe siècle av. notre ère) : « Veille à ce que l’artificiel ne détruise pas le naturel, l’intentionnel l’instinctif », il évoquera la création de ses personnages de Bourougnan. C'est par la primauté donnée au « naturel » et à l’ « instinctif » dans le travail de création que s’impose cette « occitanité » qui a fait de cette communauté de comédie une véritable commune de plus dans le paysage languedocien actuel. De quelle façon l’univers des uns et de l’autre s’interpénètrent-ils pour créer ce fragile équilibre entre burlesque et réalisme, entre observation et imagination?
Guy Chapouillié, Marcel Pagnol un inventeur de cinéma
Le réalisateur présente son film Le cinéma des collines qui raconte le cinéma de Marcel Pagnol.
Ce film nous invite à ausculter au mieux la rupture singulière de Pagnol qui, à partir de 1930, inaugure une nouvelle voie, celle de la voix dans l’infini des variations de la voix de Provence qui l’habite depuis l'enfance façonnée par elles. Pour lui, la prise des voix témoigne d'une réelle présence au monde. La langue, dans sa simplicité tient du génie ; complexe, elle n’oublie pas le fond commun, qui cultive ce qui unit et non pas ce qui sépare, sans jamais effacer la personnalité de chacun. Des émergences fréquentes en provençal prouvent les racines d’un peuple qui se souvient, doué de nuances et de fines capacités d’expression.
Rose Blin-Mioch, Femmes d'Oc au XIXe siècle: Mythes et réalités Dans le grand espace occitan comme partout, les Mythes, les discours qui ont pour objet les femmes, dominent la société. Au travers d’exemples pris dans et hors du Félibrige mais dans ce XIXe siècle qui parle majoritairement l’occitan, on tentera de déconstruire quelques mythes sur les femmes d’ici : engagement politique en 1848-1851, suiveuses ou meneuses ?; féminisme d’une Reine du Félibrige et de Saint-Simoniennes du Midi ; écrivaines en français et en occitan ; solidarité quotidienne ; femme et occitan dans la vie et l’enseignement ; travail, grève, syndicalisation… et même Joutes!